Célébrations , Homélies et MéditationsPanorama

Samedi Saint – Veillée Pascale –

image_pdf

Veillée Pascale – année A- 8 avril 2023

Lectures :    Rm 6,3b-11            Ps 117     Ph 2,6-11        Mt 28,1-10

Homélie de Pâques 2023

            Le Christ Jésus est ressuscité ! Des femmes en ont été témoins, le troisième jour après sa mort, les apôtres aussi, et nous croyons sur leur bonne foi, nous croyons à partir de l’expérience qu’ils ont faite de sa présence par-delà sa mort ! Eux seuls l’ont vu vivant, eux qui étaient bouleversés par sa mort injuste, eux qui l’ont beaucoup aimé, eux qui l’ont écouté, suivi, observé… mais ni le grand prêtre, ni le sanhédrin, ni Pilate, ni la foule… Si j’étais le Ressuscité je serais au moins allé faire un pied de nez à Pilate ! Seuls ceux qui l’ont beaucoup aimé l’ont vu vivant ! Et alors je peux m’interroger, moi qui aimerai tant le voir, moi qui aimerai sentir sa présence : est-ce que je l’aime assez pour le reconnaitre comme Marie Madeleine au son de sa voix, à la façon dont il m’appelle par mon prénom, ou comme les disciples d’Emmaüs à la façon dont il leur expliquait les Écritures ?

            Il ne leur apparait pas dans le Temple de Jérusalem, le lieu pourtant par excellence de la présence de Dieu au milieu de son Peuple ! St Matthieu nous dit même que le rideau du Temple s’est déchiré de bas en haut au moment de la mort de Jésus, comme pour signifier que Dieu n’est pas enfermable, localisable, mais qu’il est désormais partout, partout où nous cherchons à le rencontrer ! Il leur apparait dans des lieux ordinaires, un cimetière, un chemin, une salle à manger, ou encore le lac de Galilée, le lieu du travail pour plusieurs d’entre eux ! Comme si nous était signifié là que nous n’avons pas à le chercher ailleurs que dans l’ordinaire de nos vies, la cellule familiale, le bureau ou l’atelier, la communauté, les chemins de la vie…

            Ils ne le reconnaissent pas à son aspect physique, ni à la couleur de ses cheveux, à sa taille, à sa carrure, mais à des signes familiers, qui nous sont encore accessibles, à nous qui ne l’avons jamais vu : la tendresse de sa voix, la fraction du pain, la surabondance de ses grâces, les traces de son amour…

            Il dit à chaque apparition « la paix soit avec vous », il rassure, il apaise… et il envoie : « allez dire à mes frères… », « allez de par le monde… », « allez m’attendre en Galilée… ». Ce même petit verbe, « aller », qui traversait déjà tout l’Évangile ; « va et ne pêche plus…, va chercher ton mari…, va, moi non plus je ne te condamne pas… » !

            Et il disparait dès qu’il est reconnu ! Mais eux, les témoins, ne retombent pas dans la tristesse ! Bien au contraire ils savent qu’il est vivant, et leur cœur est plein de joie ! D’autant plus qu’il leur a promis de leur envoyer l’Esprit Saint, c’est-à-dire la présence constante de Dieu au cœur de leur vie.

            Telle est l’expérience de cette toute première communauté chrétienne, celle qui nous permet de croire à notre tour aujourd’hui ! Nous n’avons pas été témoins directs de sa Résurrection mais aujourd’hui nous pouvons communier profondément à ce qu’ont vécu ce petit groupe d’apôtres et dire à notre tour : il est vraiment ressuscité, je le sais tout près de moi, au plus intime de moi-même !

Georges Cottin, avec quelques paroissiens