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Témoignage du DUEC du dimanche 15 octobre

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NDA 15 octobre 2023

Bonjour à toutes et tous,

Je m’appelle Sébastien LADREYT.

Quelques instants pour donner témoignage, humblement, auprès de vous. Juste porter de vive voix un propos incarné et assumé de personne homosexuelle et catholique.

Quel paradoxe apparent me direz-vous…

Car au sein de cette paroisse se réunit mensuellement un groupe DUEC, c’est-à-dire Devenir Un en Christ, c’est-à-dire « réunis et réunifiés dans et par le Christ ».

DUEC, c’est avant tout une association nationale catholique qui s’adresse aux personnes homosensibles ou homosexuelles selon qu’on évoque une orientation affective ou plus intime, mais également à leurs familles et à leurs proches. C’est ainsi que nous nous retrouvons toutes et tous ensemble, homos, parents, enfants, sœurs et frères, jeunes ou plus âgés, en couple ou célibataires, pour vivre pleinement de l’Amour de Dieu, prier, méditer les textes de la Bible, en présence de Dieu et grâce aux éclairages spirituels du Père George Cottin, ici présent, et que je remercie chaleureusement pour son enseignement précieux, discret et ajusté. Des livrets annuels guident nos réflexions avec des thématiques développées précises : cette année, l’Amour de Dieu pour l’amour des autres. Précédemment, le bonheur, le corps ou encore la liberté.

Concilier foi et homosexualité, ou plutôt les réconcilier après des parcours souvent abîmés en Église comme en société, voilà notre objet.

40 années bientôt que notre association de plus de  300 adhérents actifs vit, 40 ans d’un travail tant pastoral que théologique au sein de l’Église afin d’y construire notre place légitime d’Enfants de Dieu. Un premier parachèvement peut-être lors de cette rencontre avec le Pape lors du pèlerinage pascal 2022 à Rome : « vous faîtes du bon travail », nous a-t-il adressé.

40 ans de vie pour l’association

50 années de vie pour moi.

Professeur de psychologie sociale, mon activité professionnelle au-delà de l’enseignement consiste à être aux côtés des soignants en hôpital, du personnel éducatif de l’Aide Sociale à l’Enfance, ou encore des magistrats en juridiction.  Bref, combattre la souffrance au travail sous toutes ses formes.

J’ai des engagements bénévoles en Église : hospitalier au Rosaire ; hors Église dans l’accompagnement aux soins palliatifs.

Je suis un catholique pratiquant.

Je ne suis donc pas qu’homosexuel. Comme pour chacune et chacun d’entre nous, mon identité est complexe et elle ne saurait être court-circuitée par mon orientation affectivo-sexuelle.

Et pourtant, que de stigmatisations, que d’exclusions n’ai-je pas du dépasser pour me maintenir relié aux autres, souvent malgré eux, en Église comme en société. J’ai subi la maltraitance dès petit, dès tout petit, peut-être à 3 ans ou 4 ans, avec cette différence ressentie par les autres et moi, sans pouvoir toutefois poser des mots sur elle.

L’homosexualité n’est pas un choix. J’ai choisi de la vivre, oui, j’ai choisi de ne pas la taire, oui, et j’ai la volonté de la conformer aux préceptes chrétiens.  Mais elle m’est tombée dessus.

Imaginez alors cette équation à tant d’inconnus qui me fut intimée de résoudre : je ne peux pas satisfaire aux schémas normatifs courants sociaux et familiaux, aux canons de réussite affichés. Je n’ai pas d’enfants.

Mais je n’ai pas de déviance en moi. J’aime comme les autres, et j’aspire à vivre comme tout un chacun au sein de notre Église commune. Je ne suis pas un militant, ou alors si doux et si naturel.

Je ne suis pas qu’une âme, mais je prie ; je ne suis pas qu’un cerveau mais je pense ; et je suis aussi un corps sans lequel je me clive, je me comprime, je m’aliène. Je ne peux pas couper mon affectivité de ma sexualité et je suis chrétien.

Je vous invite donc à nous rejoindre pour un pot fraternel de rencontre et de découverte à la fin de cette messe, vous les familles et vous les personnes concernées.

Merci.