Témoignage sur INIGO
Nous avons le challenge de vous partager en quelques minutes une expérience d’un an qui a bouleversée nos vies à chacun. Quoi vous dire ? Quoi vous partager ?
Cette expérience est celle du volontariat de solidarité internationale que nous avons vécu en famille entre 2019 et 2020 grâce à Inigo le service de volontariat de solidarité internationale des jésuites.
Comment ça marche ?
Nous nous sommes mis à disposition d’inigo pour un an et ils ont décidé du pays et de notre mission. Pour nous, ça a été au Vietnam (à côté d’Ho Chi Minh) pour une mission d’enseignement des langues à des étudiants de milieux modestes dans un lycée professionnel diocésain.
Ce n’est pas une simple mission humanitaire mais une vraie expérience spirituelle que nous souhaitons vous partager.
Nous insisterons sur trois fruits reçus de cette expérience :
Le premier est l’abandon:
Abandonner nos certitudes, nos sécurités, l’endroit où nous vivions, notre famille, nos amis, nos repères pour aller vers un total inconnu.
Un exemple :
Nous sommes passés du siège auto pour bébé bien fixé avec des ceintures de sécurité dans une voiture aux normes européennes truffée d’airbags à un simple scooter où nous étions tous les 4 dessus.
Et, en plus, il fallait souvent le conduire d’une main car l’autre servait à soutenir l’enfant qui s’endormait.
Autre exemple : je n’avais pas prévu dans mon plan de carrière de me retrouver à enseigner les langues surtout l’allemand à des étudiants vietnamiens en pleine campagne vietnamienne après une dizaine d’année sans l’avoir pratiqué.
Le deuxième fruit est d’apprendre à être :
Nous sommes arrivés pétris de bonnes intentions. N’ayant jamais été professeur par le passé, nous nous sommes préparés, nous avons voulu tout de suite nous donner des objectifs,planifier, faire des évaluations… faire, faire, faire.
Pas à pas, nous comprenions que nos responsables nous demander de lâcher le faire pour nous concentrer sur l’être, sur la qualité de notre présence parmi les étudiants, d’être avec eux, disponible, attentif et pas tant de faire. Tout simplement, être là dans l’ici et le maintenant.
Quel défi pour nous !
Le troisième fruit est de vivre l’expérience de recevoir :
En bon volontaire, nous voulions nous mettre au service, donner de notre temps, de nos compétences.
A la fin de cette année et en la relisant , trois ans après, l’essentiel de ce qui nous reste est l’immensité de ce que nous avons reçu.
Tous les fruits dont nous venons de parler
Toute la beauté des rencontres et des liens que nous avons tissé
Tout ce qui nous ont transmis : le sens du partage, la solidarité, la résilience
Un exemple : il ne s’est pas passé un jour sans qu’il y ait un acte de générosité envers nous quatre : matériel ( un fruit, un repas, un cadeau), dans leur manière de nous inclure dans l’intimité de ce qu’ils vivaient (deuil, naissance, mariage, anniversaire)…
Nous réalisons o combien nous avons reçu un millier de fois plus que ce que nous avons donné en un an avec cette sensation d’expérimenter quelque chose de la surabondance de vie que seul Dieu peut donner.
Et pour finir, nous voudrions donner la parole à nos deux filles, qui, elles aussi, étaient volontaires. On leur a demandé de choisir un mot chacune qui représente le plus ce qu’elles ont vécu là-bas :
Selma :
Rencontre
Rencontrer des gens si différents de moi et que j’aime tant
Maria
Communiquer
Apprendre à communiquer sans avoir les mots car nous ne parlions pas la même langue
Merci pour votre écoute et nous pourrons approfondir ce partage après la messe.
Etienne et Fatéma