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Fête de l’Epiphanie

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Homélie: Fête de l’Épiphanie – année C – 2 janvier 2022

Lectures :    Is 60,1-6    Ps 71      Ep 3,2-3a.5-6      Mt 2, 1-12

                         Au centre la sainte famille de Jésus, Marie, Joseph. Autour les protecteurs, l’âne et le bœuf d’abord, écho peut-être du prophète Isaïe : « Le bœuf connait son propriétaire et l’âne la crèche de son maitre ». Autres protecteurs, les bergers, gardiens de leurs troupeaux. Tout ce groupe habite le pays de Bethléem, cité de David. Ensemble ils sont le peuple de l’Alliance, de la mémoire, de la patience. Ils voient s’accomplir les prophéties et leur veille prendre fin.

Et puis il y a les autres, les nouveaux, les gens venus d’ailleurs. La mémoire d’Israël les connait, les prophètes les associent aux temps nouveaux, à la fin de l’épreuve : « Des foules de chameaux t’envahiront…Les gens de Saba apporteront l’or et l’encens, proclamant les louanges du Seigneur .

Voici qu’autour de Jésus enfant, le Verbe silencieux, deux peuples se rassemblent, les bergers et les mages. Deux peuples de veilleurs, scrutant les étoiles. Un peuple de pauvres à qui Dieu parle. Un peuple de sages qui scrute l’ordre du monde pour le comprendre et à qui Dieu fait signe, sans parole mais pas sans langage. Ils ont vu du nouveau dans l’immuable de l’ordre céleste, ils ont voulu comprendre et se sont mis en route. « Nous avons vu se lever son étoile »
Et les voilà, Melchior, Gaspard et Balthasar. Trois hommes. Un noir, un blanc, un brun qui pourrait bien tirer sur le jaune. Un jeune, un dans la force de l’âge, un vieillard. Tous les peuples que connaissait l’Europe du 13ème siècle. Tous les âges de la vie.

Les voici réunis, les bergers et les mages, le peuple patient des pauvres à qui Dieu parle et le peuple patient des chercheurs de sens à qui Dieu fait signe.

Épiphanie : Manifestation de Dieu aux nations, à tous les peuples.

Devant le Verbe silencieux s’ouvrent les cassettes : l’or de la royauté, l’encens de la louange et la myrrhe du tombeau.

Comme le propose St Ignace, prenons notre place autour de la crèche, me faisant comme un petit pauvre. Voir jusqu’où Dieu va pour me rejoindre, jusqu’à la crèche et au-delà car pour moi « il va mourir en croix »
Avec les enfants, comme les enfants, avant de quitter cette église où Notre Dame et les Anges veillent chaque jour, approchons de la crèche, allumons une veilleuse, et prions le Verbe silencieux et Sauveur pour que cette année nouvelle soit véritablement, un an de grâce, donné par le Seigneur et rendu fécond par le travail de nos mains !

Christian Haury sj