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Lancement du Synode 2021 2023

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Lancement du Synode 2021 2023

En ce dimanche 17 octobre, le Pape François demande à tous les diocèses du monde, de mettre en œuvre le synode des évêques 2021-2023.

Voici la lettre d’invitation de Mgr James, archevêque de Bordeaux :

Le 17 octobre prochain, unis aux diocèses du monde, nous ouvrons une démarche voulue par le pape François. Celui-ci convoque un synode des évêques, en 2023 à Rome. Il veut que l’Église entière en soit partie prenante. Le thème de ce synode ? La synodalité ! « Le chemin de la synodalité est celui que Dieu attend de l’Église au troisième millénaire »[1], nous écrit le Pape François. Synode, synodal, synodalité, des mots barbares ? Du jargon ? Dans le diocèse de Bordeaux, ces mots sont connus ! Ils font référence à une expérience, celle de notre synode diocésain « disciples-missionnaires » !

Le synode est souvent pour nous, un groupe de personnes réunies sur un thème, autour du pape à Rome ou autour de l’évêque dans un diocèse. C’est une photo, c’est fixe ! Or, l’Église synodale, ça bouge ! C’est dynamique ! C’est l’Église qui fait route, qui avance. Ce sont des chrétiens en mouvement. Ils font route vers le Seigneur. Le Seigneur les guide. Il est leur chemin. Que nous dit d’abord un synode ? Un chrétien ne s’installe pas ! Une Église ne s’installe pas ! Notre conversion personnelle n’est pas achevée ! Notre relation au Seigneur est appelée à se renforcer ! En entendant le mot synode, pendant ce mois d’octobre, chacun de nous pourra s’interroger : quel nouveau pas, je suis prêt à faire dans la foi, dans la relation au Seigneur ? Nous sommes tous des pèlerins en route !

C’est un appel à marcher ensemble ! La récente épidémie nous a rappelé notre appartenance à une « communauté mondiale qui navigue dans le même bateau, où le mal de l’un porte préjudice à l’autre. Nous nous sommes rappelés que personne ne se sauve tout seul, qu’il n’est possible que de se sauver ensemble »[2]. Cette démarche vient aussi à un moment où se révèle l’ampleur du drame des abus sexuels dans l’Église en France, et la douleur des personnes victimes dont nous n’avons pas assez entendu le cri. Dans ces moments difficiles, l’ouverture de la démarche synodale est une occasion de renouveler notre foi et notre espérance en Celui qui ne nous abandonne pas : nous nous appuyons ensemble sur la présence du Seigneur ressuscité et l’action vivifiante de l’Esprit de Dieu qui anime notre Église. Nous célébrons et vivons ensemble notre foi au milieu des épreuves. Le 17 octobre, dans les paroisses du diocèse, nous commencerons cette démarche synodale, à l’occasion des célébrations dominicales. A chaque paroisse d’être inventive pour marquer le début de la démarche ! Certaines paroisses organiseront une marche ; d’autres trouveront gestes et prières qui disent le désir d’être davantage une Église synodale, c’est-à-dire une Église de l’écoute du Seigneur et des frères en humanité, une Église où « chacun a quelque chose à apprendre »[3] des autres. De mon côté, je vivrai l’ouverture de la démarche synodale, à l’église de la Trinité du Grand Parc, à l’occasion de la messe des peuples, au milieu de communautés riches d’une autre culture et d’autres expériences ecclésiales que les nôtres.

Une Église synodale, c’est tout le Peuple de Dieu qui fait route ensemble ! À ce sujet, l’expérience du synode de Bordeaux nous est précieuse. Notre démarche de cette année est dans le droit fil de ce que nous avons vécu, il y a 5 ans ! Rappelons-nous, les équipes synodales nombreuses ! Ces équipes avaient travaillé sur le thème des « disciples-missionnaires ». Des fruits ont été donnés à ce synode : ce sont, par exemple, les fraternités chrétiennes ! Ce sont les visitations entre secteurs pastoraux ! Ce sont des groupes de catéchèse d’adultes ! Ce sont des diaconies de secteurs qui naissent ! Nous poursuivons notre démarche, cette année, en nous appropriant dix thèmes. Des groupes, des assemblées dans nos paroisses, mouvements ou services vont échanger sur l’un ou l’autre de ces thèmes. L’objet des échanges, c’est notre passion commune pour l’Évangile du Christ, c’est le désir de nous mettre ensemble, à l’écoute de l’Esprit-Saint pour qu’Il inspire son Église, de nous mettre à l’écoute les uns des autres. À ce sujet, nous serons attentifs à la place des personnes plus fragiles ou des plus jeunes, en n’oubliant pas ce que disait Saint Benoit à ses moines : « Souvent le Seigneur révèle la meilleure décision à un plus jeune »[4], c’est-à-dire à celles ou ceux qui n’occupent pas des places importantes dans la communauté.

Le partage de ces échanges en paroisse, servira d’abord la paroisse ! Ils pourront être utiles à l’équipe d’animation pastorale pour la rédaction d’un projet paroissial quand il n’existe pas ; ils donneront des idées d’initiatives locales. Mais, les contributions des différentes paroisses seront aussi synthétisées par une équipe diocésaine, conduite par le Père Dagron et transmises à la Conférence Épiscopale.

Cette démarche qui nous est proposée au cours du 4ème trimestre est une chance pour notre diocèse, et une occasion pour chacun de s’interroger : quelle part je prends comme chrétien dans la mission de l’Église ? Ce n’est que « la piqure de rappel » de notre synode diocésain : celui-ci n’est pas évènement du passé ! Au contraire, il se poursuit, grâce à l’initiative de notre Pape François. Nous sommes membres d’une Église qui, sans cesse, crée du neuf, car l’Évangile est toujours nouveau, Dieu est toujours nouveau. C’est une Église où nous refusons le slogan qui nous installe : « on a toujours fait comme ça », une Église composée non pas d’individus côte à côte, mais de frères, de sœurs, d’amis dans le Seigneur. Une Église synodale !

 

+Jean-Paul James