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31ème dimanche du temps Ordinaire

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Dimanche 31 octobre 2021

31ème dimanche du Temps Ordinaire – Année B

Lectures  :    Dt 6,2-6               Ps 118        He, 7,23-28             Mc 12, 28b-34

 

              Il est  paradoxal d’entendre le verbe aimer et le mot commandement dans la même phrase, faisant référence l’un à l’autre. L’amour peut-il se commander ? Évidemment, vous me direz non !

En effet, l’élan d’aimer ne se commande pas. On n’oblige pas à aimer. En revanche, la fidélité, elle, est un acte de  la volonté. Je décide de rester fidèle. Et je ne parle pas de l’amour conjugal, je parle de l’amour en général. A commencer par celui que nous devons porter à Dieu. Lorsque nous entendons le « Shema Israël » , la première chose qui nous est demandée c’est d’écouter ! « Écoute Israël ».  Et écouter ce n’est pas si simple que cela. Écouter exige un effort pour être là, présent et pour permettre à l’autre d’exister. L’amour commence par l’ écoute. L’amour envers Dieu, par l’écoute de sa Parole ; l’amour envers l’autre, par l’écoute de son histoire. Et l’amour s’enracine par le geste. Aimer Dieu c’est s’attacher à lui ; C’est-à-dire, ne pas avoir d’autres dieux. Ne rien mettre à sa place.

   Nous sommes appelés à nous enraciner en Dieu en regardant le Christ. En Lui l’amour total pour Dieu et l’amour infini pour le prochain sont réunis, unifiés. Pour nous, les chrétiens, aimer le prochain comme soi-même doit prendre sa source dans l’amour que nous avons pour Dieu et que nous recevons de Lui. Car aimer Dieu, être en relation avec lui nous permet de découvrir qui nous sommes, en profondeur. Et c’est ça notre ticket pour embellir le monde. Ce commandement que nous recevons du Seigneur est pour nous le signe que la Loi doit être au service de l’amour. De cet amour qui est capable de donner sa propre vie. De cet amour qui relève, console et guérit. Cet amour qui doit se traduire en actes. Dont le premier est celui d’écouter ! De voir autour de nous et entendre la souffrance du monde, entendre les besoins de l’humanité et porter, à notre mesure, le remède pour la guérison.  « Ecoute : tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force ». «  Et tu aimeras ton prochain comme toi-même ».  C’est là notre capacité d’embellir et de changer le monde ! et cela se joue dans le maintenant de notre existence. Pour aimer, en réalité, nous n’avons « rien qu’aujourd’hui ».

  Chers frères et sœurs, ce qui manque dans le monde, c’est la compassion, la tendresse, la fraternité, la justice. Cela manque aussi dans la vie de notre Église. Bien sûr, il y a de grands acteurs de l’amour en son sein. Ce sont ceux-là que l’Église nous présente comme modèles ( et elle va nous le rappeler demain à la célébration de la Toussaint ). Mais nous savons bien que nous sommes loin du compte.
Quand notre Église n’a pas entendu ou n’entend pas le cri de ceux et celles qui souffrent, elle augmente le péché du monde ; quand elle n’est pas la première à défendre les enfants, les jeunes abusés, quand elle est trop préoccupée d’elle-même – alors elle faillit à sa mission.

   Chrétiens, nous avons une belle et grande mission dans ce monde : nous devons témoigner de notre foi en Dieu, maître de la vie  et de notre confiance en l’homme poursuivi par l’Esprit de Dieu – éclairé, encouragé, relevé par Lui. Nous proclamons que nous sommes faits pour Dieu et que notre cœur est sans repos tant qu’il ne demeure pas en Lui.
Qu’il soit béni ce Dieu vainqueur du mal  et source de tout amour.   Amen

                                                                                                     Jean-Jacques Guillemot sj