Célébrations , Homélies et Méditations

Dimanche 5 septembre – 23ème dimanche du temps ordinaire

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Dimanche 5 septembre 2021

23ème dimanche du Temps Ordinaire – Année B

Lectures  :    Is 35, 4-7a               Ps 145           Jc 2, 1-5             Mc 7,31-37

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Homélie

                   Pour tout homme, croyant ou non croyant, juif, chrétien, musulman ou bouddhiste, être sourd ou le devenir, avoir des difficultés à parler et ne pas arriver à se faire comprendre, peuvent isoler complètement, faire douter de son existence, se sentir exclus de tout. Être sourd et muet peut se comprendre sur le plan médical alors les otorhino-laryngologistes et les orthophonistes doivent agir pendant des années, appareiller, apprendre à lire sur les lèvres, à maîtriser la voix…Une galère qui porte souvent beaucoup de fruits, surtout si l’on arrive à se faire confiance mutuellement. Mais pour un croyant qui chante chaque jour matin et soir, « Shema Israel, Adonaï Elohénou, Adonai Ehrad ». « Écoute Israël le Seigneur est avec toi, Il est ton Dieu ». Ne pas pouvoir entendre chaque matin Dieu qui me murmure à l’oreille qu’il m’aime et me donne son souffle. Ne pas pouvoir lui dire MERCI pour la vie qu’il me donne, c’est ne pas exister. Être sourd et muet, devient alors un non-être, un non-aimé, coupé de Dieu, coupé des autres, exclus de tout. Ce peut être désespérant !  Pourtant, cet homme sourd et mal parlant, « des gens l’amènent à Jésus pour qu’il pose sa main sur lui et Jésus l’amène à l’écart ».

                                 Je crois que chacun de nous, avec nos surdités, nos difficultés à entendre en vérité ce que les autres veulent nous dire, avec nos façons bien maladroites de dire les choses, ou nos silences coupables, nous sommes invités ce matin à nous laisser conduire à l’écart par Jésus. C’est une rencontre entre lui et nous, tellement personnelle, loin des médias… « Il lui mit les doigts dans les oreilles, et avec sa salive, lui toucha la langue. » Jésus ose nous toucher dans nos lieux fermés et douloureux (Thomas voulait tellement toucher le corps de Jésus crucifié) Il met de la salive dans notre bouche qui est muette et sèche. Mais il va plus loin encore « les yeux levés au ciel, il soupira et dit « Effata ! », c’est-à-dire « Ouvre-toi !»  Tous les éléments d’une nouvelle création au commencement du monde sont là : Ce que Jésus touche, ce qu’il souffle, ce qu’il dit se réalise. L’homme est recréé : « ses oreilles s’ouvrent, sa langue se délie, il parle correctement ». Chacun de nous, dans sa rencontre avec Jésus, peut être rétabli dans sa capacité d’écoute originelle, dans sa façon de dire son émerveillement, comme un cri d’amour « Il a bien fait toute chose » Le premier mot qui nous redonne notre dignité d’homme c’est « MERCI, mon Dieu ! ». Le dernier mot de Dieu en ayant créé et recréé l’homme c’est « Cela est très bon ! » Nous sommes là ce matin pour reprendre cette louange originelle, avec tous ceux qui se laissent toucher par Jésus, qui veulent recevoir son corps, qui veulent construire son corps qui est l’Église.

                              J’aimerai commenter la dernière phrase de l’évangile « Il fait entendre les sourds et parler les muets » Depuis 6 ans, il m’est donné d’être témoin de la façon très personnelle qu’a Jésus de rencontrer les hommes et les femmes qui le cherchent.

Les baptêmes d’Anastasia, Sarah, Anne-Marie et Margot, pas possibles à Pâques 2020, après le 1° confinement, descendant l’une après l’autre dans l’eau du baptistère le dimanche 29 juin 2020, les deux pieds sur la colombe de l’Esprit Saint, écoutant « tu es ma fille bien-aimée, en toi je trouve ma joie » habitée par une grande consolation, recevant l’onction d’huile, revêtant l’étole blanche de nouvelle baptisée, illuminée par le cierge qu’elle reçoivent, jubilantes, après deux années de cheminement. Elles entendent, elles parlent, s’engagent pour avancer.

60 retraitants dans la semaine paroissiale de prière accompagnée (la faisant l’expérience qu’une Parole de Jésus pouvait les atteindre, entendant : « Moi, je ne te condamne pas » ou « Je veux demeurer dans ta maison » ou « Tu as du prix à mes yeux et je t’aime ». Cela met debout, délie la langue, et permet de jubiler.

La préparation au mariage, les enfants de l’éveil à la foi ou du caté », la rencontre des personnes touchées par l’homosexualité, l’accueil des familles en deuil, la personne qui vient allumer une petite bougie blanche au pied de Notre Dame des Anges et écrire sa prière sur le cahier… Chaque jour j’ai été témoin de la manière d’agir de Jésus au nom de son Père, de la façon si surprenante de l’Esprit Saint de faire parler les muets. Pour tout cela MERCI Dieu, MERCI à chacun.