Nuit de Noël – Nativité du Seigneur –
Jeudi 24 Décembre – Nuit de Noël — Année B
Lectures : Is 9,1-6 Ps 95 Tt 2,11-14 Lc 2,1-14
Feuille de chants Messe du 24 décembre 2020 – 19h – Veillée de Noël
Cliquez pour voir la retransmission de la messe de 19h à Notre Dame des Anges
Bonsoir et bienvenue à tous ceux qui sont présent ici dans l’église de NDA et à ceux qui nous regardent sur YouTube en cette veillée de Noël 2020. Comme vous le savez, à travers le monde entier, ce Noël 2020 est inédit à cause de la situation sanitaire que nous traversons. En France, nous avons vraiment de la chance parce que ce soir du 24, il est autorisé de se retrouver en famille pour célébrer Noël. Ce n’est pas le cas dans certains pays en Europe. Au début de cette veillée, je vous invite tous à vous rappeler et à rendre grâce de belles choses vécues par exemple, de la générosité de nos médecins, soignants qui se mettent au service des autres en acceptant de prendre des risques pour eux-mêmes, pour tous les travailleurs humbles et habituellement invisibles sans lesquels l’hôpital ne fonctionnerait pas, pour la quantité d’initiatives bénévoles, individuelles ou collectives apportant une aide précieuse et souvent discrète, pour les initiatives caritatives et solidaires que nous avons prises dans notre secteur pastoral etc. Donc, avec un esprit d’espérance et de confiance qui vient de l’enfant Jésus, entrons dans cette veillée de Noël en étant attentif à ce conte animé par les enfants de NDA.
Homélie :
Noël est la bonne nouvelle de la lumière pour ceux qui traversent les ténèbres.
Une des choses que j’entends souvent lorsque je reçois les gens c’est : « je n’arrive pas à voir des choses dans ma vie de manière claire, au fond de moi il me manque quelque chose mais je ne sais pas clairement ce que c’est, je suis un peu perdu, j’ai un sentiment de vide malgré une belle famille, un bon boulot et même avec de l’argent. Beaucoup de gens traversent souvent des ténèbres, des ombres et des obscurités dans leur vie. Des ténèbres de tristesse, de déceptions, de blessures, de vide, d’absence de sens en la vie, de chaos. Des ténèbres de peur et d’angoisse face à l’avenir. Des ténèbres de maladies à la fois physiques et psychologiques, de dépendances et d’addictions de toutes sortes dont certains n’arrivent pas à sortir. Enfin, il y a également les ténèbres de l’injustice, du harcèlement et de la violence dans notre société.
A tous ceux qui traversent des ténèbres, le prophète Isaïe annonce une bonne nouvelle, celle de la lumière. De fait, dans la première lecture nous avons vu que le peuple d’Israël traversait les ténèbres de la servitude politique. Le prophète lui dit : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; et sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi » (Is 9, 1). Cette lumière d’allégresse, d’espérance et de joie vient avec la promesse d’un enfant nouveau-né. Le prophète dit : « son nom est proclamé : « Conseiller-merveilleux, Dieu-Fort, Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix » (Is 9, 5). Si certains d’entre nous traversent des ténèbres, approchons de Jésus et demandons Lui sa grâce. Quelles que soient les ténèbres que nous traversons dans notre vie, si nous nous approchons de lui, il nous éclaire de sa lumière, il nous enflamme de son feu, de sa force et de son esprit.
Chers frères et sœurs, chaque année à Noël, nous fêtons l’anniversaire, la naissance de Jésus avec des décorations attrayantes, de belles crèches et des dîners copieux etc. Mais au-delà de tout cela, la vraie signification de Noël c’est que Dieu s’intéresse à son peuple. Il n’est pas un Dieu solitaire ayant une puissance froide, qui se limiterait aux cieux mais c’est un Dieu solidaire qui se fait proche et partage les peines de son peuple. Comme le dit St Jean : « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle » (Jn 3, 16).
Parfois, certains se demandent pourquoi rien ne se passe pour moi le jour de Noël. Je reste tel que je suis. Je n’éprouve pas une joie profonde et durable malgré toutes les activités auxquelles je participe. Pourquoi ce sentiment de vide ? Il y en a d’autres, surtout des personnes seules, qui éprouvent une souffrance pendant les fêtes parce qu’elles croient que personne ne pense à eux. En effet, la vraie joie profonde ne se trouve pas dans le fait de faire la fête mais surtout dans le don, dans la grâce que Dieu nous accorde. Ensuite, la vraie joie réside également dans le partage avec les autres, surtout avec les pauvres.
Noël est un partage avec les autres, surtout avec les pauvres
Il y a deux jours, j’ai demandé à un paroissien, comme fêtez-vous Noël, qui est-ce que vous invitez pour le repas de Noël ? Sa réponse très tranquille et modeste m’a beaucoup touché. Il m’a dit : « nous préparons une table pour six personnes qui vivent une grande solitude sociale, qui n’ont pas d’amis et qui sont rejetées de leur famille. Elles souffrent toutes de schizophrénie et une d’enter elle est bipolaire ». De fait, si nous désirons avoir une vraie joie, n’hésitons pas à faire de tels gestes. Rappelons-nous que Jésus est né pauvre dans une crèche. L’Ange a annoncé la bonne nouvelle d’abord à des pauvres parmi les pauvres, c’est-à-dire, à des bergers. Jésus a vécu dans une famille de pauvres, lui-même étant charpentier (Mc 6, 3). Jésus s’est toujours identifié aux pauvres, à ceux qui avaient faim, soif ou qui étaient malades, lépreux, paralytiques, prisonniers, prostitués, exclus et méprisés de la société. Comme S. Paul le souligne, ‘lui qui est de condition divine n’a pas considéré comme une proie à saisir d’être l’égal de Dieu. Mais il s’est dépouillé, prenant la condition de serviteur (Ph 2, 6-8). Même s’Il est un grand roi de l’univers, il n’a pas habité dans des palais mais parmi les pauvres. Chez les jésuites, on dit souvent que ce qui compte le plus, ce n’est pas de travailler pour les pauvres mais de travailler avec eux. Si nous voulons avoir une vraie joie devenons les amis des pauvres. Pour ce Noël, n’hésitons pas à aider les gens surtout ceux qui ont besoin de notre aide. Ainsi recevons la grâce d’une vraie joie, d’une vraie paix venant du Prince de la Paix. Rappelons-nous les paroles de Jésus, “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait (Mt 25, 40).
Noël est un temps pour rester en espérance et en confiance.
Enfin, chers frères et sœurs, au début de notre célébration, je vous ai dit que malgré la situation difficile que nous traversons dans le monde nous pouvons toujours rester reconnaissants à Dieu pour les grâces que nous avons reçues et nous pouvons toujours lui faire confiance. Rappelons-nous surtout les paroles de l’ange aux bergers, « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple. Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur » (Lc 2, 10-11). Confions nos craintes au Seigneur. Comme dit Paul, « soyez joyeux dans l’espérance, patients dans la détresse, persévérants dans la prière » (Rm 12, 12). Ne démissionnons pas devant les épreuves. Quelles que soient les circonstances, en conservant l’espoir et les yeux fixés sur l’enfant nouveau-né, nous pouvons affronter n’importe quelle tempête. Ce soir, ne partons pas les mains vides et les cœurs vides. Approchons-nous de l’enfant Jésus et demandons-lui surtout ce dont nous avons besoin dans notre vie. Que l’enfant Jésus nous bénisse tous. Amen
Ashok BODHANA s.j.