4ème dimanche de Carême
4ème dimanche de Carême – année C – 27 mars 2022
Lectures : Jos 5,10-12 Ps 33 2 Co 5,17-21 Lc 15,1-3.11-32
En ce dimanche, la paroisse a fêté le 2ème scrutin des catéchumènes qui seront baptisés pendant la veillée pascale.
Pour cela d’autres textes ont été proclamés:
1 Sam 16, 1.6-7. 10-13a Ps 22, 1-6 Ep 5, 8-14 Jn 9, 1-41
Homélie pour le 4ème dimanche de Carême – Aveugle né (catéchumènes)
L’histoire que nous venons d’entendre se déroule sur 2 plans : ce qui arrive à cet homme, né aveugle, et dont nous ne connaitrons jamais le nom. Et ce qui arrive à cause de lui, de l’interprétation que les témoins donnent de son histoire, de son « cas »
Votre présence dans notre assemblée, Audrey, Guillaume, Liliane, Marine et Subatra, nous pousse à nous concentrer sur le premier aspect de ce récit : l’histoire d’un homme, qui pourrait tout aussi bien être une femme ! à qui, par la rencontre et l’action de Jésus, il est donné de voir. Pas de retrouver la vue, mais bien de voir pour la première fois. L’action de Jésus, ici, n’est pas guérison mais création.
Cet homme ne demande rien. Il vit sa vie d’aveugle que la charité de sa communauté prend en charge, tant bien que mal. C’est Jésus qui prend l’initiative, et c’est très rare dans l’Evangile. Et Jésus explique son geste par une phrase énigmatique « Il nous faut réaliser l’action de celui qui m’a envoyé pendant qu’il fait encore jour. Déjà la nuit approche et personne ne pourra plus agir. Tant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde »
Le Christ travaille dans l’urgence, pour accomplir l’œuvre du Père, alors qu’un combat se livre entre la lumière et la nuit.
De ce combat l’aveugle né est à la fois le terrain et le symbole.
Car l’action des ennemis de Jésus va, elle aussi, transformer cet homme.
Soyons attentifs à ce qu’il dit. Au début c’est très plat, aussi bien devant ses voisins que devant les pharisiens : « Il m’a mis de la boue sur les yeux, je me suis lavé, et maintenant je vois »
Mais les pharisiens insistent « Que dis-tu de lui ? » Provocation qui amène en réponse une affirmation sur l’identité de Jésus : « C’est un prophète ». Et après l’épisode des parents, deuxième confrontation : « Nous savons nous que c’est un pécheur » mais l’homme ne se laisse pas intimider : « Il y a une chose que je sais : j’étais aveugle et maintenant je vois ».
L’histoire n’est pas finie puisque Jésus prend l’initiative d’une seconde rencontre, qui aboutit à une profession de foi « Je crois, Seigneur ! Et il se prosterna devant lui »
Audrey, Guillaume, Liliane, Marine, Subatra, vous n’êtes pas parmi nous par hasard. Vous aussi, le Christ Jésus vous a rencontrés. Il a fait sur vous son travail de recréation. Et tous ceux qui, dans cette assemblée, ont vécu une expérience de conversion peuvent dire avec l’aveugle de l’évangile et avec vous « j’étais aveugle et maintenant je vois »
Ce chemin de l’aveuglement à la foi, de la nuit à la lumière, de la mort à la vie par la rencontre du Christ Jésus et de sa puissance de grâce, c’est le chemin qui mène au matin de Pâques.
Audrey, Guillaume, Liliane, Marine, Subatra merci de nous permettre de le parcourir de nouveau, avec vous !
Christian Haury sj